Quelques problèmes théoriques concernant le projet pédagogique d'E.P.S.
(réflexion susceptible d'être augmentée, ou corrigée, par exemple selon vos critiques)
Mis à jour le 08/10/2002: les modifications apparaissent en bleu et concernent la partie intitulée : "La conception du projet, l'hétérogénéïté des élèves et l'évaluation".

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INTRODUCTION:
"Tout projet présuppose une* vision plutôt optimiste par laquelle
 on pense pouvoir amener un changement par rapport à un état donné des choses,
changement qui ne pourrait intervenir sans l'action de son auteur. (1)"

"Mais le monde le plus insupportable et le plus irrationnel
 serait celui où on laisserait les spécialistes les plus éminents
 dans chaque domaine libres de procéder à la réalisation de leur idéal. (2)"


 
 
 
 

        Concevoir et mettre en œuvre une action pédagogique efficace et contrôlable : voilà l'ambition légitime de tout projet d'enseignement en général. Une action pédagogique anticipée ou projetée, c'est-à-dire se donnant à l'avance des objectifs précis et riches en contenu prenant la forme d'énoncés prédictifs pour une population d'individus donnée (exemple : "80% des garçons en 3°; dans ce collège devront être capables de nager 4 minutes en crawl sans s'arrêter") n'est pas sans poser certaines difficultés d'ordre théorique ayant des conséquences pratiques. En effet, le projet pédagogique peut être considéré comme une méthode d'action pédagogique, et en tant que méthode, il peut reposer sur des conceptions plus générales (par exemple : "seul un projet global et ambitieux conçu pour un durée de temps relativement longue a un intérêt pour l'éducation d'une population d'individus." Ou encore : "Tout projet doit s'inscrire dans la durée pour respecter un juste équilibre entre des bouleversements incessants et une rédaction qui se voudrait quasi définitive"(3)) lesquelles peuvent éventuellement donner lieu à des difficultés d'ordre logiques rendant impossible sa réalisation fidèle dans la pratique. Pourquoi, en fait, concevoir un projet dont on sait à l'avance, qu'on ne réalisera pas le plus fidèlement possible la majorité des objectifs, puisque cela reviendrait à admettre que toute intervention pédagogique ou didactique déductible à partir du projet, sera "partiellement" inefficace, avant même sa mise en œuvre ? Et on ne voit pas pourquoi les enseignants auraient intérêt, d'une part, à énoncer des prédictions tellement vagues et peu risquées au niveau de leurs contenus, qu'elles permettraient n'importe qu'elle interprétation de réussite (ou d'échec), et, d'autre part, à se leurrer et à leurrer les élèves au niveau de la qualité et de la quantité des acquisitions réalisées (4). Ce qui fait finalement problème, nous le savons, c'est que le but d'un projet pédagogique d'E.P.S. (ou de n'importe quel autre type de "projet" ou de "plan") est d'atteindre les objectifs fixés (riches en contenu ou non) avec le maximum de précision ou de fidélité. Sinon, il ne sert à rien de continuer à entreprendre des recherches dans des domaines concernant l'amélioration de l'outillage didactique en général et plus particulièrement en didactique de l'E.P.S., puisque c'est dans la résolution des problèmes de conception des méthodes d'intervention sur le terrain (du projet d'établissement à la tâche d'apprentissage) que ces différents outils peuvent trouver une raison d'être. "Recherche", et, "action" sur le terrain, nous semblent donc liées vers un but pragmatique commun: rendre l'enseignement plus efficace, c'est-à-dire capable de réaliser des objectifs toujours plus riches et variés en contenu avec le maximum de précision ou de fidélité.

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