Sur Karl R. POPPER...

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          Il n'échappera à personne que notre propos est finalement partial (donc très perfectible) puisque qu'il dépend dans sa quasi totalité d'un seul cadre de référence épistémologique: celui de Popper pour lequel on pourra nous reprocher d'avoir laisser apparaître une admiration "dogmatique" puisque nous avons omis, par choix délibéré, mais aussi malheureusement par ignorance, de faire référence à d'autres théorisations issues de l'épistémologie, qui comme pourrai le prétendre un "mauvais" disciple de Popper n'est pas une discipline définitivement figée après lui. Il serait ridicule d'affirmer, que par cet article, nous serions un "spécialiste" de la philosophie de Popper en E.P.S., ou plus encore, un spécialiste des problèmes épistémologiques de la discipline. Il serait prétentieux de croire que nous avons "compris" la philosophie de Popper puisque cela signifie pour nous, que nous serions capable de répondre à toutes les questions pouvant être déduites de n'importe qu'elle conséquence théorique ou pratique logiquement déductible de sa philosophie. Et parce que nous n'avons jamais mené aucune recherche expérimentale dans quelque domaine que ce soit. Il serait vraiment trop hors de propos d'expliquer en détail pourquoi nous avons tant privilégié les idées de Popper, disons que nous estimons que cette œuvre, encore trop méconnue à notre goût, pourrait "assainir l'air du temps" intellectualiste en E.P.S. (par rapport à des observations que nous avons faites dans notre entourage professionnel) et que cet article est aussi un prétexte d'essayer de "rendre un peu à Popper ce qui lui appartient, ou ce qui lui revient": c'est-à-dire la reconnaissance d'une philosophie profondément humaniste pour avoir toujours prôné le respect de la libre discussion critique, le caractère faillible de toute connaissance, la défense de la démocratie, et le rejet fondamental de la violence(50) Nous espérons que le ton parfois polémique ainsi que le côté abstrait de nos arguments ne décourageront pas le lecteur de s'intéresser à l'œuvre de Popper, d'utiliser davantage sa pensée dans notre profession, et de critiquer sévèrement nos idées.
        Pour conclure enfin, nous citerons encore Popper, car cette dernière citation nous semble illustrer parfaitement l'attitude qui devrait être la nôtre dans nos rapports avec nos idées, et avec elles, dans nos rapports avec les autres: "le véritable rationaliste,[…], sait toujours que son savoir est infime, et il n'ignore pas devoir aux échanges intellectuels qu'il a pu avoir avec d'autres la raison ou l'esprit critique qu'il a en partage. Il est donc enclin à considérer que les hommes sont fondamentalement égaux, et à voir dans la raison le lien qui les unit. La raison, à ses yeux, est exactement le contraire d'un instrument de pouvoir et de violence – car elle permet de policer la violence et la domination".(51)
 
 

Patrice Van Den Reysen,
professeur agrégé d'E.P.S.
Lycée Jean Mermoz, Saint-Louis.